Certains animaux ont le corps naturellement protégé
 
Les coraux et les éponges:
Les coraux, minuscules animaux au corps mou, vivent en colonies de milliers d'individus. Ils sécrètent ensemble une protection calcaire qui les réunit et les protège. Au long des siècles, cela a formé de grandes masses calcaires, appelées récifs coraliens.
Chez les éponges, la sécrétion peut être, selon les espèces, calcaire ou fibreuse. Ce sont les éponges fibreuses que les hommes utilisent parfois pour faire leur toilette, après les avoir débarrassées de toute trace des minuscules animaux qui y vivaient.
 
La coquille des mollusques:
La plupart des mollusques (comme la moule, l'huitre, l'escargot) sécrètent, avec certains organes de leur corps, une coquille calcaire qui les fait souvent appeler coquillages. La coquille s'agrandit progressivement avec la croissance du corps. On distingue bien les cernes de croissance sur la coquille.
Il existe cependant des mollusques sans coquille, comme la limace ou la pieuvre. Chez la seiche, la coquille moins solide est devenue interne, c'est "l'os de seiche" que l'on retrouve parfois sur les plages.
 
La double coquille des bivalves:
De nombreux mollusques (comme la moule, l'huître, la coque, la palourde) possèdent une coquille double, pouvant s'entrouvrir et se refermer. On les appelle les mollusques bivalves.
 
La coquille unique des gastéropodes:
Beaucoup d'autres, pourtant, n'ont qu'une seule coquille, simple comme la patelle (en forme de chapeau chinois) ou enroulée en spirale comme chez l'escargot ou le bigorneau. On les appelle gastéropodes parce qu'ils semblent se déplacer sur le ventre. Pour se protéger, ils peuvent se retirer au fond de leur coquille.
 
L'utilisation par les hommes de la forme des coquilles:
On a constaté qu'avec une faible épaisseur de matière, les mollusques fabriquaient une coquille solide. Ce qui a donné l'idée de remplacer les fines surfaces plates de béton par des surfaces courbes plus solides. Bien longtemps auparavant, c'est probablement la forme interne des coquilles de gastéropode qui a donné l'idée des escaliers en spirale, appelés longtemps « en colimaçon ».
 
La carapace des crustacés:
Les crustacés (comme la crevette, l'écrevisse, le crabe) ont toutes les parties du corps (pattes, pinces, antennes, thorax, abdomen) protégées par une carapace articulée.
Comme la carapace ne peut pas s'agrandir progressivement, comme la coquille, le crustacé doit au cours de sa croissance l'abandonner plusieurs fois : c'est la mue. Pendant la période dangereuse où l'animal a fait craquer sa vieille carapace et se trouve nu, mou et sans défense, il gonfle son corps d'eau pour atteindre d'un seul coup sa nouvelle taille et, quelques heures plus tard, sa carapace neuve a durci.
 
Le bernard-l'ermite, un crustacé qui habite dans la coquille vide d'un mollusque:
Le bernard-l'ermite, que les scientifiques appellent pagure, est un petit crustacé dont la tête et les pinces sont cuirassées, mais dont l'abdomen reste mou. Pour se protéger, cet animal recherche une coquille vide de gastéropode, puis il s'y introduit à reculons en ne laissant dépasser que l'avant du corps. La pince qui émerge de la coquille est beaucoup plus développée que l'autre, coincée contre l'axe de la spirale.
 
Certains insectes possèdent une carapace:
Tous les insectes possèdent une enveloppe externe plus ou moins dure et épaisse. Les coléoptères, comme le hanneton ou la coccinelle, possède une sorte de carapace : leurs ailes sont protégées au repos par des élytres rigides.
Les insectes doivent, comme les crustacés, grandir par mues successives, en perdant l'enveloppe précédente.
Chez les plus évolués, comme les papillons, les abeilles, seules les larves peuvent grandir en muant. Les adultes garderont définitivement la même taille.
 
La protection des insectes pendant leur métamorphose:
La plupart des insectes naissent sous la forme d'une larve, parfois très différente de la forme adulte, et leur corps devra se transformer profondément au cours d'une métamorphose. Par exemple, les chenilles se métamorphosent en papillons ; les asticots deviennent des mouches.
Pour certaines espèces, une période plus ou moins mlongue d'immobilité est nécessaire à la métamorphose. La larve a sécrété autour de son corps une enveloppe qui la protégera, principalement du dessèchement. Cette protection s'appelle pupe pour les mouches ou chrysalide pour les papillons.
Certaines chenilles s'emmaillottent dans le fil de soie qu'elles sécrètent avec des glandes spéciales, les filières, et tissent un cocon qui les protégera pendant leur métamorphose.
 
Le nid soyeux des chenilles processionnaires:
Dans certaines forêts de pins ou de chênes, on aperçoit parfois d'étranges défilés de chenilles, marchant à la queue leu leu pour aller dévorer les les feuilles ou les aiguilles d'arbres dont elles se nourrissent. Puis, en suivant en sens inverse le fil de soie qu'elles avaient dévidé, elles retrouvent toutes leur nid collectif, fait d'une boule soyeuse.
D'autres insectes vivent toujours en collectivité (guêpes, abeilles, fourmis, termites), mais les processionnaires ne vivent ensemble que pendant leur vie de chenilles. Devenues papillons, quelque temps plus tard, elles se disperseront en abandonnant le nid.
 
Des reptiles bien protégés:
Les tortues sont des vertébrés (animaux à squelette) qui possèdent en plus une carapace cornée, ne laissant dépasser que la tête, les pattes, la queue ainsi que les organes reproducteurs. En cas de danger, beaucoup de tortues peuvent rentrer presque entièrement dans leur carapace.
Sans posséder une carapace aussi rigide, le crocodile est protégé par de solides écailles, renforcées par des plaques osseuses.
 
Des mammifères cuirassés ou hérissés de piquants:
Les pangolins ont le corps recouvert de grosses écailles dures qui les font ressembler à des pommes de pin. Ils grimpent aux arbres et se nourrissent d'insectes.
Les tatous sont protégés par une cuirasse articulée, formée de trois, six ou neuf bandes, selon les espèces. Vivant sur le continent américain, ils creusent la terre pour y trouver des vers et des insectes.
Les hérissons et les porcs-épics possèdent des piquants qu'ils peuvent hérisser aussitôt qu'ils se sentent menacés.
 
Coquilles et carapaces ne sont pas forcément l'abri idéal:
On pourrait penser que le meilleur abri d'un animal est la protection externe de son corps. Pourtant, même les animaux au corps protégé sont victimes de prédateurs qui les attaquent pour les manger.
Par exemple, les coraux sont broutés par certains poissons à mâchoire cornée. Les coquilles ne résistent pas au bec de certains oiseaux, comme l'huitrier-pie, ni aux étoiles de mer qui les ouvrent de force.
De nombreux mollusques et crustacés s'enfouissent dans le sable ou s'abritent dans des creux de rochers. Mais certains oiseaux de mer possèdent un bec assez long pour les déloger et les dévorer. Il est curieux de constater que, chaque espèce s'enfouissant à une profondeur constante dans le sable ou la vase, les oiseaux, selon la longueur de leur bec, se nourrissent de proies différentes.
 
La chance de survie d'une espèce animale ne dépend pas de sa protection interne:
Parmi les plus anciennes espèces apparues sur la Terre, certaines ont disparu malgré leur coquille ou leur carapace, alors que d'autres, au corps beaucoup moins bien protégé, ont continué de se développer.
Par exemple, de nombreux animaux marins cuirassés n'ont été retrouvés que sous forme de fossiles, car ils ont disparu depuis des millions d'années. Alors que le calmar, mollusque sans coquille, proche de la seiche et de la pieuvre, a survécu sans se modifier depuis cette lointaine époque.