- S'habiller pour se protéger
des intempéries
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- Le vêtement est né avec le
froid
- Les premiers hommes ont vécu nus tant
que le climat le permettait. Il y a 60 000 ans environ, le
refroidissement du climat obligea les hommes de nos régions
à protéger leur corps du froid. Constatant que les
animaux qu'ils chassaient étaient mieux
protégés par leur fourrure, ils eurent l'idée
d'utiliser cette dernière pour en couvrir leur corps. On
représente souvent les hommes préhistoriques
couverts de peaux de bêtes, alors qu'on n'a jamais
retrouvé ni cuir ni fourrure datant de cette lointaine
époque. Mais l'étude scientifique des outils de
pierre, retrouvés sur leurs sites d'habitation, permet
d'affirmer avec certitude que des hommes les ont utilisés
pour découper des peaux d'animaux.
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- Comment peut-on dater les restes
préhistoriques retrouvés?
- Les archéologues relèvent tout
ce qui se trouve sur la même couche du sol, donc datant de
la même époque. Les restes d'êtres vivants
(plantes, ossements) contenaient du carbone et ont perdu
progressivement, au cours des siècles, une partie
radioactive (appelée carbone 14) qu'ils possédaient
de leur vivant. Le calcul du pourcentage de perte permet de dater
leur époque.
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- Comment peut-on déterminer à
quoi ont servi les outils préhistoriques?
- Les scientifiques fabriquent des outils de
pierre ou d'os identiques à ceux que l'on a
retrouvés et les utilisent pour découper ou percer
divers matériaux. L'observation comparée, au
microscope à balayage électronique, des outils
préhistoriques authentiques et de leurs copies permet de
déterminer quels types de matériaux ils avaient
servi à découper ou percer.
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- Une tradition probablement très
ancienne
- Au début de notre siècle, des
indigènes de la Terre de Feu, à
l'extrémité de l'Amérique du Sud, vivant dans
un climat rude, portaient pour seuls vêtements des capes de
fourrure. Les premiers vêtements préhistoriques
ressemblaient probablement à ces capes.
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- Des vêtements servant aussi des
camouflages
- Il est probable que les pattes des peaux de
bêtes donnèrent aux hommes l'idée de s'en
servir comme ceinture ou bretelles pour les attacher au corps.
Plus tard, les aiguilles d'os retrouvées montrent que les
peaux étaient cousues. Les fourrures avaient
également l'avantage de permettre aux chasseurs de mieux
s'approcher des animaux chassés. Les vêtements
servaient ainsi de camouflage si l'on en juge par certaines
gravures rupestres (dessinées sur les parois des
cavernes).
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- Une adaptation au froid polaire, le costume
esquimau
- Le chasseur esquimau, affrontant les
tempêtes de neige sur la banquise, n'avait de chance de
survivre que si sa femme savait lui fabriquer des vêtements
protecteurs. Voici le costume d'un esquimau du grand nord canadien
vers 1950 : Les sous-vêtements sont en peau d'eider
(canard sauvage nordique), tannée avec ses plumes. Le
pantalon et l'anorak sont en peau de caribou (renne de cette
région) dont la fourrure est tournée vers
l'intérieur. Le chasseur endosse en plus un deuxième
anorak dont la fourrure est à l'extérieur, avec,
autour de la capuche, une bordure en peau de glouton (carnivore du
grand Nord), la seule espèce de poil qui ne gèle pas
sous l'haleine humide de l'homme. C'est l'air emprisonné
entre les couches de vêtements qui sert d'isolant contre le
froid. Aux pieds, des bottes en peau de phoque ou de caribou. Des
moufles de fourrure protègent les mains . Pour
protéger les yeux des reflets aveuglants sur la glace, une
paire de lunettes, simple planchette de bois ou d'ivoire
trouée de deux fentes. Sous l'influence du modernisme, les
coutumes vestimentaires ont changé, ce qui n'est pas
toujours un progrès lorsqu'il faut affronter le grand
froid.
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- Dans la chaleur torride du désert,
le costume du nomade.
- La traversée des déserts de
sable, au Sahara ou au Moyen Orient, pose autant de
problèmes que le grand froid. Sous l'effet du soleil
violent, la peau se dessèche, l'eau du corps
s'évapore si l'on n'est pas protégé. La nuit,
par contre, la température se refroidit brutalement.
Parfois se lève une tempête de sable qui cingle la
peau et blesse les yeux. Voici comment les Touaregs ou les
Bédouins se protègent dans le désert :
Les vêtements sont amples et superposés. L'air
emprisonné entre les différentes couches de tissu
sert d'isolant et protège le corps de la température
extérieure. Sur la tête, une longue bande de tissu
est enroulée en turban pour isoler le crâne des
rayons du soleil. L'extrémité du tissu sert aussi
à couvrir le visage, en ne laissant qu'une mince fente pour
le regard. Aux pieds, des sandales très ouvertes permettant
de marcher sur le sol brûlant sans les remplir de
sable.
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- Se protéger du froid sous nos
climats.
- Même sous les climats
tempérés, une des fonctions du vêtement est de
protéger notre corps de la température
extérieure. Le principe de l'isolation par matelas d'air
est valable pour tous. Nous savons qu'un chandail de grosse laine
tricotée à larges mailles est plus efficace qu'un
tricot plus serré. Contre le froid, les vêtements
sont variés : capes, pèlerines, houppelandes,
manteaux de laine ou de fourrure, canadiennes, anoraks, parkas,
doudounes. Une écharpe ou un cache-nez protège la
partie sensible du cou. Les gants ou les moufles protègent
les mains. Les mitaines laissaient le bout des doigts
découverts pour permettre des gestes précis.
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- Se protéger de la pluie.
- Contre la pluie et les embruns, les marins
pêcheurs furent les premiers à utiliser des
vêtements de toile huilée ou des cirés sur
lesquels l'eau ruisselle. On peut utiliser aussi des gabardines de
tissu très serré ou feutré qui
empêchent l'eau de pénétrer. Il existe
maintenant des imperméables plus légers en
plastique. Le parapluie sert aussi d'abri pliant contre la
pluie.
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- Se protéger du soleil
- Contre le soleil, un chapeau léger
à large bord ou une casquette suffit
généralement sous nos climats. Autrefois, les
élégantes se protégeaient sous une ombrelle.
Les Européens qui se rendaient dans les pays tropicaux et
méprisaient les coiffures indigènes en paille,
introduisirent le casque "colonial" doublé d'une couche de
liège isolant. Les yeux sont protégés par des
lunettes de soleil à verres filtrants.